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La gare d'Uzel

Publié le 5 Avril 2018 par Michèle Harzo

photo de Gilles Laurent

photo de Gilles Laurent

1960 : départ en vacances 

 

Le départ en vacances se préparait plusieurs jours à l’avance. Il fallait rassembler toutes nos affaires car nous allions vivre dans notre paradis pendant deux mois et demi. Quelle joie quand il fallait remplir la grande malle en osier! Tout y était rangé avec soin. Nos parents allaient la faire enregistrer à la gare Montparnasse, trois jours avant le départ, afin qu’elle soit arrivée quand on descendrait du train à la gare d’Uzel. Ensuite, les  jours qui nous restaient à vivre nous semblaient interminables. Nous avions tellement hâte de retrouver la vie paisible de la campagne gaussonnaise.

Nous partions de Paris, le soir vers 22 heures (sans doute pour avoir une correspondance avec la  Micheline Saint-Brieuc/ Pontivy). Le train était tracté par une locomotive à vapeur. On évitait d’ouvrir les fenêtres car la fumée entrait parfois dans le compartiment et nous faisait tousser. Nous arrivions à Saint Brieuc vers 4/5 heures du matin. Le train y stationnait un bon moment pour recharger la chaudière en eau.

Nous devions rester dans la salle d’attente, jusqu’à 7 ou 8 h, dans le froid du petit matin, tout ensommeillés…Nous montions alors dans la Micheline, un autorail jaune et rouge, qui nous emmenait à la gare d’Uzel. Elle s’arrêtait dans toutes les petites gares. Elle lançait un ou deux « tûuuuts » quand elle approchait d’une route pour avertir le garde-barrière. Le trajet durait presqu’une heure.  Je connaissais les haltes par cœur : Saint Julien, Plaintel, Quintin, Le Pas, Ploeuc-L’Hermitage ... L’Hermitage ! Vite, nous rassemblions nos affaires et nous attendions devant la porte, prêts à sauter à l’arrêt du train à la gare d’Uzel.

Nous n’avions que deux ou trois minutes pour descendre. Yves Marjot nous attendait avec sa traction noire à laquelle était attelée une remorque à bestiaux. Papa et Yves récupéraient la malle en osier dans une pièce au fond de la gare. Ils la mettaient dans la bétaillère. On allait boire quelque chose de chaud au café en face et, enfin, nous prenions la route de notre cher « château ».

Extrait de « Les filles du Château »

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