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Pour la journée du patrimoine, Francis Blanchard, a proposé une visite guidée du bourg de Saint Thélo et de la Maison des toiles. Il a subjugué son public avec ses connaissances historiques du lieu, mais aussi par les petites anecdotes dont il a ponctué son discours.
L’une d’elles nous a amusés et intrigués. De 1728 à 1731, le recteur du lieu, Pierre Glais, inscrit, dans le registre paroissial, les démêlés qu’il a avec le fossoyeur, un nommé Eustache Latimier, qui s’obstine à vouloir enterrer les morts dans l’église, alors que le procureur fiscal de la juridiction de Loudéac avait ordonné de les enterrer dans le cimetière.
J’ai parcouru les registres paroissiaux de Gausson, pour voir si un tel évènement s’y était produit. Je n’ai rien trouvé. Apparemment, les choses étaient plus simples. Pas de discorde. Certains étaient enterrés à l’église, d’autres au cimetière. Le choix, comme nous l’explique un internaute, n’était qu’une affaire d’argent…
Les notables étaient généralement inhumés dans l’église par famille (une pierre tombale pour 1 famille), parfois même dans une chapelle à l’intérieur de l’église. Le chœur de l’église était généralement réservé au seigneur du lieu et aux prêtres et aux curés. Les personnes n’ayant pas les moyens de se faire inhumer dans l’église étaient enterrées dans le cimetière, le plus proche possible des murs de l’église et pour les mauvais paroissiens ne faisant pas leurs Pâques, ou n’allant pas à la messe, le plus loin possible, près des portes du cimetière.
Les inhumations dans l’église devenant de plus en plus fréquentes, elles furent interdites vers 1776 (à cause de l’odeur de putréfaction des corps et des maladies).
Rappelons que le cimetière de Gausson, trop exigu, a été déplacé en 1881 à la sortie du Bourg pour les mêmes raisons.
Jusqu’en 1658, à Gausson, tous les actes de décès portent comme mention : «ensépulturé dans l’église ». La première mention « enterré dans le cimetière » que j’ai trouvée, date du 7/8/1658. Il s’agit d’un enfant naturel (donc banni par l’église). Plus tard, on trouve la mention « ensépulturé au portail de l’église », sans doute un compromis entre les 2 options. Vers 1730, les inhumations au cimetière sont plus nombreuses et se généralisent vers 1740.
Quant à Eustache Latimier, le fossoyeur de St Thélo, était-il révolutionnaire avant l’heure ? Le recteur dit de lui : qu’il ne cherche depuis longtemps qu’à faire le peuple se révolter. Est-ce le signe d’un début de rébellion contre les privilèges des puissants. Car Pierre Glais, le recteur, était issu d’une riche famille de marchands et il autorisa que 2 de ses proches fussent enterrés dans l’église pendant cette période,.. alors qu'il l'interdisait aux autres!
Francis Blanchard a écrit un livre, « St Thélo, au fil des siècles » (en vente à la Maison des toiles, 17€)
Pierre Le Roux âgé de 55 ans, .....a été apporté à l'église, le 15 janvier 1731, les cérémonies d'enterrement faites en l'église et dans le cimetière, Eustache Latimier, enterreur,qui depuis longtemps, ne cherche qu'à faire le peuple se révolter, dit vouloir enterrer dans l'église comme il le fit le 25 novembre dernier, contre tous les arrêts, règlements et défenses ...
Pierre Le Normand, âgé d'environ...est mort le ... février 1715. Le lendemain de son décès, son corps fut inhumé sous le portail de l'église de Gausson.
