Grâce à la mise en ligne des registres matricules sur le site des Archives des Côtes d’Armor, j’ai pu retrouver les fiches de 80 des 85 « Morts pour la France » inscrits sur le monument aux morts de Gausson.
Il manque : Jean Allo, Louis Allo, Louis Lucas, Pierre Limon et Eugène Sadaune. Ils ne sont pas nés à Gausson, certains sont venus s’y installer, soit en se mariant, soit en déménageant. Si vous avez des renseignements sur ces personnes, merci de me contacter.

Les fiches matricules nous renseignent sur les causes de la mort de tous ces soldats.
- 27 sont déclarés « tués à l’ennemi »
- 22 sont notés comme « disparus », c'est-à-dire qu’on n’a pas retrouvé leur corps : il est sans doute encore enfoui sur le champ de bataille.
- 16 sont morts de « maladie contractée en service », il s’agit de tuberculose, typhoïde, entérite, congestion pulmonaire, pneumonie, maladies dues aux gaz, méningite…
- 12 meurent dans l’ambulance (unité médico-chirurgicale de campagne) des suites de leurs blessures.

Un soldat est retrouvé noyé dans le canal de la Marne au Rhin, deux meurent dans des « lazarets », sortes d’hôpitaux où l’on regroupait les malades très contagieux (l’un à Ingolstadt en Allemagne où il était prisonnier, l’autre à Staden en Belgique)

Le 28 juin 1915, l’adjoint au maire de Gausson, Mathurin Le Helloco établit l’état numérique des Gaussonnais mobilisés depuis le début de la guerre. Ils sont 204 sur une population d’environ 1600 habitants.

M. Le Helloco dénombre 7 morts.

Ils sont en fait déjà 26 au 1er mai 1915. Parmi eux, 14 ont disparu et, pour certains, ce ne sera qu’après la guerre qu’ils seront comptabilisés parmi les « morts pour la France », leur décès sera alors déclaré « constant » par le tribunal de Loudéac.

La liste jointe a été établie à partir des fiches matricules consultables sur le site des Archives des Côtes d’Armor.(cliquer sur le tableau pour l'agrandir)

Tous ces documents feront l’objet d’une exposition en octobre ou en novembre 2014.

Rappelons la lettre d'Alexandre Loncle, écrite à Angers le 2 août 1914.

Chers amis

C'est avec les larmes dans les yeux que je vous écris. Je suis toujours en bonne santé et j'espère que ma présente vous trouvera de même. L'ordre de mobilisation est donné et l'on s'en va, vous devez déjà le savoir et il y aura des réservistes de partis quand ma lettre vous arrivera mais il ne faut pas se faire trop de chagrin, on n'est pas encore rendu au front. Chez nous, ils doivent se faire beaucoup de chagrin. Aussi mon cher Louis, je vous dirai de les consoler, surtout ma mère car elle doit s'en faire beaucoup . L'artillerie est partie et les dragons embarquent. On ne partira pas avant 5 jours.
Rien de plus à vous dire.
Votre ami qui vous embrasse de loin. Adieu.

Loncle Alexandre

voici mon adresse, n'affranchissez-pas

correspondance militaire
Loncle Alexandre sapeur
au 6ème génie
compagnie 10/4
Angers

note : Alexandre Loncle sera tué au combat, le 2/8/1918, à Villeneuve sur Fère dans l'Aisne. Il était né le 21/9/1892 au Bézier en Gausson, il allait avoir 26 ans.

Cette lettre a été envoyée à la famille Fourchon de Cargo.

Pendant ce mois d'août 1914, 3 jeunes Gaussonnais vont trouver la mort : Jean Baptiste Flageul (le 22 août 1914),Pierre Ecobichon (le 24 août) et Alexandre Mercier (le 29 août).

Avant la fin de l'année 1914, ils seront 17 à mourir au combat : outre les 3 déjà cités,François Gicquel (6/9), Joseph Mauvieux (24/9), Eugène Thomas (24/9), Louis Ecobichon (4/10), Mathurin Raulic (5/10), Jean Corlay (6/10), Félix Morin ( 8/10), Pierre Guillet ( 9/10), Pierre Rebindaine ( 14/10), Pierre Beurel (26/10), Alexandre Urvoy (31/10), Jean Bapt Bausson (2/11), Jean Gloux ( 4/11), Jean Bpt Rio (13/11)