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Voix de Gausson : 20 décembre 1914

Publié le 17 Décembre 2014 par Michèle Harzo

Encore une lettre très élogieuse pour l'armée française...

Les effets de nos canons lourds.

Les succès de notre 75 ne se comptent plus. Ceux de nos canons d’artillerie lourde sont aussi merveilleux. Notre canon de 75, écrit un artilleur, est lui aussi une merveille de mécanique, à la fois canon de campagne et de siège. Bien que considérablement plus lourd que le 75, il peut, grâce à la faculté qu’il a de se démonter en 2 parties, évoluer rapidement et faire, aussi bien que l’artillerie légère, des mises en batterie dans des endroits très difficiles. Il tire certainement moins vite, mais c’est parce que nous envoyons des « marmites »

Les effets du 155 sont effroyables, jugez-en par quelques exemples choisis parmi ce que nous considérons comme nos explosifs. Il y a quelques jours, un de nos aviateurs signale la présence d’un état-major allemand dans le petit village de D…. Aussitôt, on nous donne l’ordre d’aller le bombarder ; nous partons au trot. Moins d’une demi-heure après, nous sommes en batterie à bonne portée et en 3 minutes voire 4, notre batterie crache 57 marmites sur le village L’effet fut foudroyant : village et état-major, tout fut détruit.

Quelques jours après, nous collaborons avec un groupe de 75. Un régiment bavarois ne peut être délogé d’un bois, et on fait appel à nous pour mener à bien cette opération. Nous inondons par un tir fauché bien réglé l’abri de l’ennemi, sa position devient intenable et il est forcé de fuir précipitamment du bois. C’est alors que le 75 se met de la partie, une batterie de celui-ci à notre droite et une à notre gauche se chargent de cueillir les Boches.

Le soir-même nous avançons, nous pouvons constater nos ravages sous le bois, les cadavres sont si serrés qu’ils restent debout entre les arbres. A la sortie, des sections entières ont été fauchées, formant des sinistres monceaux. Nous avons fait en une heure près de 1800 victimes.

Et maintenant que cette guerre est devenue une guerre de siège, nous continuons à être de la première utilité. C’est nous qui, postés en première ligne, nous chargeons de rendre les tranchées allemandes prenables et permettons à nos fantassins de s’en emparer. Nos longs 155 explosifs font là aussi leurs ravages, car nos fantassins voient distinctement sauter en l’air les bras et les jambes des Boches atteints par le terrible engin. Souvent même, grâce aux renseignements fournis par nos aviateurs, nous arrivons à réduire au silence les batteries lourdes adverses.

Ces quelques exemples vous permettent de voir que notre artillerie lourde de campagne est trop souvent méconnue et que dans ces sanglants duels d’artillerie, nous faisons, nous aussi, du bon travail. Notre étendard âgé de quelques mois seulement portera bientôt, nous l’espérons, une série de victoires inscrites dans ses plis.

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