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L'école des filles de la Cour - conflit Evêque/Municipalité en 1865 - page 1

Publié le 19 Janvier 2019 par Michèle Harzo

lettre de l'Evêque au Préfet le 25 mars 1865

lettre de l'Evêque au Préfet le 25 mars 1865

En 1845, l'abbé Louis Moisan décide de faire construire une école pour accueillir les  fillettes de Gausson. Il fait appel à la générosité des habitants qui lui apportent des arbres ou de l'argent. En 1847, il choisit de léguer cette maison à la commune.... un don pas tout à fait gratuit, on le verra plus tard dans la lettre du Préfet...

 

En 1865, la classe est trop petite pour accueillir les 57 filles.

Que faire ? Construire un nouveau bâtiment comme le propose les Sœurs ? La municipalité n'en a pas les moyens, elle choisit d'aménager en classe une des pièces de la maison des Sœurs, le cellier ... Elles vont se plaindre à l'Evêque.

 

transcription d'une des lettres de Monseigneur David, Évêque de Saint-Brieuc au Préfet

 

Pédernec le 20 mars 1865

Monsieur le Sous-Préfet

 

Permettez-moi de recommander à votre bienveillance la situation des filles du Saint Esprit de Gausson. Il est bien difficile de comprendre les petites tracasseries qu’on suscite à ces bonnes filles qui ont pour elles tous les habitants, moins une très faible minorité.

L’insuffisance de leur classe et l’exiguïté de leur maison avait toujours paru hors de discussion. Un  don de 1000 Francs avait été fait pour l’agrandir. La supérieure y joignait 500 francs. Tout cela rendait la charge de la commune si insignifiante qu’aujourd’hui encore, les sœurs elles-mêmes, se chargeraient  de faire une classe maternelle si on leur remettait les mille francs. Cette maison, don de la générosité, n’a rien coûté à la commune.

Et quel projet a été adopté par le Maire ? Celui d’agrandir la classe, non en ajoutant une pièce nouvelle, mais en prenant sur le cellier au rez-de-chaussée. C’est le moyen de mécontenter les bonnes sœurs, déjà trop à l’étroit, sans profit pour personne.

Il y a quelques temps, le changement de la Supérieure actuelle fut prononcé par la Supérieure général. Il y eut une émotion considérable dans la commune et devant cette petite émeute, il fallut la renvoyer à Gausson.

Si aujourd’hui encore elle partait, le même mécontentement éclaterait. Car cette bonne fille a une grande charité pour les pauvres et les malades. Je me demande comment M. le Maire, qui est un homme honorable peut se plaire à taquiner ces excellentes religieuses pour une bagatelle aussi insignifiante au point de vue communal. Je sais bien qu’il y a une délibération où, à l’unanimité moins une voix, le conseil municipal a décidé la réparation dans le sens de M. le Maire. Peut-être celui-ci ne consentirait-il pas à faire le récit exact de ce vote, et la délibération qui l’a précédé.

Signé

Monseigneur David, évêque de Saint-Brieuc

L'école des filles de la Cour - conflit Evêque/Municipalité en 1865 - page 1
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