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Agissements des prêtres vers 1890

Publié le 13 Septembre 2019 par Michèle Harzo

Agissements des prêtres vers 1890
Agissements des prêtres vers 1890

Pour mieux comprendre la réaction de M. Le Gac, il est intéressant de consulter les témoignages de personnes choquées par les agissements de certains prêtres qui tentent de « convaincre » les familles de retirer leurs enfants de l’école laïque. (dossiers T47 et  T49 aux archives départementales à Saint Brieuc)

 

Voilà une lettre  parmi des centaines d’autres

 

Merdrignac (lettre datée du 27 février)

Faits de pression cléricale

 

Pendant les deux premiers jours de la semaine dernière, nous avons eu les prières des quarante heures. La femme de Pierre Quelmet du village des Gautrais s’est présentée au confessionnal de M. Aubry, vicaire à Merdrignac.

Au moment de l’absolution, il s’adresse à la pénitente en ces termes :

- Vous avez deux garçons que vous envoyez à l’école laïque, je ne vous donnerai pas l’absolution si vous ne me promettez pas de les envoyer chez les Frères.

- Elle répond : « Mes enfants ont commencé à aller à l’école laïque, ils continueront ! »

- Mais alors, reprit M. Aubry, à quoi nous servira d’avoir dépensé tant d’argent pour construire une maison d’école de frères si les enfants ne la fréquentent pas ?

- Mon père, dit-elle, vous avez agi sans me consulter, il m’importe peu que votre école congréganiste ait 7 élèves ou n’en ait pas, j’attends l’absolution, voulez-vous me la donner, oui ou non ?

- Vous l’aurez si vous me promettez d’envoyer vos enfants à l’école chrétienne.

La pénitente quitte immédiatement le confessionnal.

M. Pierre Oger, cultivateur à Merdrignac et M. Contel, employé du gaz à Paris, qui ont entendu la déclaration de la femme sont prêts à témoigner.

 

Le même M. Aubry, s’est présenté il y a 6 semaines environ, chez le sieur Rigaud, père de deux petites filles qui fréquentent l’école laïque. La femme Rigaud était à la toute extrémité. M. Aubry, qui n’était même pas le directeur de conscience de la mourante, s’approche de son chevet et lui dit :

-Vous avez été une grande pécheresse  et l’une des plus graves fautes que vous ayez commises, c’est d’avoir retiré vos petites filles de la communauté pour les mettre à l’école laïque. Vous allez comparaître devant le souverain juge et le seul moyen de voir ouvrir devant vous les Portes du Paradis est de conseiller à votre mari de retirer vos enfants de l’école du Diable pour les envoyer à l’école de Dieu.

C’est ce que fit la pauvre agonisante.

M. Pierre Briend, secrétaire de mairie à Merdrignac peut le confirmer.

 

Mêmes instances ont été faites près de la  veuve Truca dont le fils avait un enfant à envoyer à l’école. Un autre vicaire, M. Poilvé, lui a fait promettre sur son lit de mort, d’envoyer chercher son fils pour l’engager à confier son fils aux Frères de l’Instruction chrétienne.

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