Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
gausson.histoire.overblog.com

Découvrez le livre qui relate l'histoire de la commune de Gausson (22).

Naissance à la maison

Publié le 26 Mai 2013 par Michèle Harzo

Si mon père couche avec ma mère, ce n’est pas pour son agrément,
C’est pour avoir un p’tit frère pour garder les vaches au cha
mp.

Ils ont des chapeaux ronds, vive la Bretagne, ils ont des chapeaux ronds, vive les Bretons

Depuis quelques décennies, les enfants ne naissent plus à la maison mais à la maternité.

La dernière naissance à la maison, à Gausson, a eu lieu au Chauchix, le 20 juin 1969.

Les femmes n’ont commencé à accoucher à la maternité que dans les années 60. La première transcription date du 19 avril 1958 (Loudéac), un autre enfant est né le 19 septembre 1958 à Saint-Brieuc.

Cette évolution est bien sûr due aux progrès de la médecine mais également aux aménagements des infrastructures (goudronnage des routes), des moyens de transport (les voitures particulières commencent à arriver dans nos campagnes dans les années 50/60)…

Ma voisine, Angèle, m’a raconté qu’elle avait eu ses 2 enfants (1957 et 1959) à la maison. Sa belle-mère était là pour l’aider mais ils avaient fait venir le Docteur Courtois d’Uzel et … tout s’est bien passé…

Ce n’était pas toujours le cas dans des époques plus reculées.

Par exemple, en 1810, on compte 92 naissances à Gausson.
49 de ces enfants vont mourir dans l’année, parmi eux, 12 sont déclarés « anonymes » car ils sont mort-nés ou décédés dans les minutes (ou les heures) qui suivent leur naissance. Cette très forte mortalité est due au manque d’hygiène, à la malnutrition… On peut voir, dans le document joint, le décès d’un bébé, mort « d’être tombé par terre »… les femmes accouchaient bien souvent à genoux…

Dans la revue française de généalogie (hors-série n° 6) on peut lire : la mort d’un enfant en bas âge est banale, quotidienne et familière. On prend plus soin des bêtes que de sa famille: une femme se remplace en 3 mois, un enfant en 1 an, mais une vache !!!

Les médecins étant beaucoup moins nombreux qu’aujourd’hui, on faisait alors appel à une sage-femme, la matrone. Elle devait être acceptée par les autorités religieuses, car, lorsqu’un enfant était «en danger de mort », elle était chargée de l’ondoyer. Quand l’enfant était illégitime, c’est elle qui l’emmenait à l’église pour le faire baptiser.

L’an huit de la république française, le 20 germinal, devant moi, Joseph Raoult, faisant les fonctions d’officier public, est comparu en la maison commune, Pierre Gautier, journalier, demeurant à la Chapelle, lequel a déclaré que Marie Jeanne Haméon son épouse en légitime mariage, est accouchée d’hier, en son domicile, d’une fille à laquelle il n’a pu donner de prénom, attendu qu’elle est décédée sur le champ d’après être tombée sur la terre. D’après cette déclaration, je me suis sur le champ assuré du décès de la dite « anonyme » Gautier et j’en ai dressé le présent acte sous mon seing, le dit Gautier, témoin et père de l’enfant et Thérèse Rault, sage-femme, autre témoin, ne sachant signer, de ce interpellés, fait en la maison commune de Gausson, le dit jour Joseph Raoult

L’an huit de la république française, le 20 germinal, devant moi, Joseph Raoult, faisant les fonctions d’officier public, est comparu en la maison commune, Pierre Gautier, journalier, demeurant à la Chapelle, lequel a déclaré que Marie Jeanne Haméon son épouse en légitime mariage, est accouchée d’hier, en son domicile, d’une fille à laquelle il n’a pu donner de prénom, attendu qu’elle est décédée sur le champ d’après être tombée sur la terre. D’après cette déclaration, je me suis sur le champ assuré du décès de la dite « anonyme » Gautier et j’en ai dressé le présent acte sous mon seing, le dit Gautier, témoin et père de l’enfant et Thérèse Rault, sage-femme, autre témoin, ne sachant signer, de ce interpellés, fait en la maison commune de Gausson, le dit jour Joseph Raoult

commentaires

Le Pavillon en Allineuc

Publié le 19 Mai 2013 par Michèle Harzo

Le Pavillon en Allineuc

Le Pavillon, hameau situé à l’ouest de la commune de Gausson, faisait partie, autrefois, de la commune d’Allineuc.

Cette métairie noble était la propriété de Sébastien Barbier de Lescouet (allié à la famille de Carné), et relevait du Duché de Lorge. Elle fut achetée par Louis-François Marjot au moment de la vente des biens nationaux, pendant la Révolution.
Comme on peut le lire dans la « Voix de Gausson de 1971 », les métayers de cette ferme ont toujours été autorisés à « se regarder comme de Gausson pour toutes les choses spirituelles » (baptêmes, mariages et enterrements), le bourg d’Allineuc étant situé à près de 10km.
A la Révolution, les actes d’état civil doivent être enregistrés dans la commune « officielle ». On imagine les réticences que cela a dû provoquer (d’où certaines lacunes) …et pas seulement à Gausson...
On décide de restructurer les communes. Napoléon décide un plan de relevé cadastral de toute la France. On peut voir, sur le relevé des hameaux (photos 2 et 3) que le Pavillon ne figure pas dans la liste de Gausson, par contre, on le voit bien dans celle d’Allineuc (dans le secteur de Launay).

Malgré une recherche approfondie aux Archives de St Brieuc, je n’ai pas pu trouver l’acte officiel de la cession de ce hameau (les registres de délibérations du conseil municipal de Gausson et d’Allineuc de cette époque ont disparu).
Un registre de la paroisse avance la date du 2 avril 1823. La « Voix de Gausson » parle de 1824. Pourtant, dans un acte de décès de 1826, on note que le déclarant, Guillaume Cléro, habite le Pavillon en Allineuc. Un autre de 1829, indique que Louis Philippe, est garde forestier au Pavillon en Gausson.

Il semble donc que le transfert ait dû se faire entre 1826 et 1829.

Les personnes qui ont des documents sur ce « mystère » sont priées de nous contacter. Merci.

 (1820) Le Pavillon en Allineuc

(1820) Le Pavillon en Allineuc

1820 : hameaux de Gausson

1820 : hameaux de Gausson

Le Pavillon en Allineuc
Le Pavillon en Allineuc
commentaires

Violence ordinaire sous la Terreur

Publié le 5 Mai 2013 par Michèle Harzo

Violence ordinaire sous la Terreur

On peut lire, dans cette lettre envoyée par les membres de la municipalité de Gausson au Comité révolutionnaire de Loudéac, la demande de libération de Louise Rolland, veuve d’Ambroise Rault.
Cette femme est emprisonnée depuis 4 mois parce que son fils, Olivier, a refusé de rejoindre l’armée révolutionnaire, lors de la 1ère réquisition de 1793.

Gausson, le 21 nivôse an trois (10/1/1795) de la république française, une et indivisible.
Pétition que fait la commune de Gausson au citoyen agent national près le district de Loudé
ac.

Citoyen,
La commune vous expose que depuis 4 mois, la citoyenne Louise Rolland, veuve Ambroise Rault, est détenue en la maison d’arrêt de Loudéac que cette femme a beaucoup souffert par les froidures qui se sont passées et qui se passent journellement. Il est vrai qu’elle a un fils de la 1ère réquisition et qui n’a pas rejoint, mais comme cette femme n’est pas tout à fait maîtresse de la conduite de ses enfants, dès lors qu’ils ont atteint un certain âge, quoi qu’elle leur dise ou qu’elle leur fasse, ils ne font toujours qu’à leurs idées.
En conséquence, sur la conduite que nous avons vue en cette femme, elle n’a jamais causé aucun trouble en notre commune, nous vous prions donc de vouloir bien l’honorer de votre protection et la renvoyer, c’est
justice.

Les membres composant la municipalité de Gausson.
Joseph Rault (secrétaire greffier), Gilles Rault, Jean Georgelin, Etienne Jouno (notable), Amaury Rault (notable),Pierre Boscher (notable), Alain Rault (ma
ire)

Dans la marge : renvoyé au conseil de surveillance à qui la connaissance en appartient, ce 5 pluviose an 3 (24/1/1795) signé le Sénéchal

La libération de Louise Rolland n’est pas notée sur le registre.
Olivier Rault est arrêté et fusillé, le 28/3/1796, par la troupe cantonnée au Pontgamp.

Louise Rolland a eu 11 enfants entre 1765 et 1785 (5 sont morts avant 1 an), le plus jeune n’avait que 10 ans au moment de l’arrestation de sa mère. Ambroise Rault (son mari) était décédé depuis le 3/9/1787.

Le 8 germinal an 4, .... Olivier Rault, âgé de 24 ans,de la réquisition n'ayant point rejoint, a été tué par la troupe cantonnée au Pontgamp, ... près du village de la Chapelle...

Le 8 germinal an 4, .... Olivier Rault, âgé de 24 ans,de la réquisition n'ayant point rejoint, a été tué par la troupe cantonnée au Pontgamp, ... près du village de la Chapelle...

commentaires

François de Navarre, sieur de la Gaubichaie

Publié le 27 Avril 2013 par Michèle Harzo

François de Navarre, sieur de la Gaubichaie

Les registres paroissiaux nous en disent beaucoup sur la vie de nos ancêtres. Vers les années 1630- 1650, le mot parrain est remplacé par compère, celui de marraine par commère pendant quelques années. J’ai choisi d’illustrer mon propos avec l’acte de baptême d’Anne de Navarre.

Gausson, 1637
Anne, fille naturelle adnouée de Escuyer François de Navarre, sieur de la Gaubichais, a été baptisée par moi, Missire Jacques Raoult en l’église de Gausson, le dix-neuvième jour d’octobre mil six cent trente et sept, le compère et la commère ont été Escuyer Gilles de Trémereuc, sieur de la Porte, et An
ne Dubos.

Cet acte est assez étonnant ! Les enfants « naturels » (c'est-à-dire « illégitime ») sont enfants de leur mère (non mariée) et non de leur père… Encore plus surprenant : François de Navarre a eu au moins 5 filles avec Louise Salmon. Elles sont toutes notées « filles naturelles » ! (tantôt du père, tantôt de la mère) et pourtant, elles portent le nom « de Navarre » et non « Salmon » !
Isabeau (°28/2/1634, + 9/8/1686), Anne (° 19/10/1637, + 9/12/1693), Gillette (1640, + 20/11/1685), Françoise (° 9/12/1642, + 3/7/1714) et Claude (° 8/9/1651, +1012/1686)
2 hypothèses :
- François de Navarre vivait en concubinage « notoire » avec Louise Salmon (l’église les auraient alors sûrement excommuniés)
- François de Navarre était protestant et son mariage n’avait pas été validé par l’église catholique.

La seconde hypothèse semble la plus plausible. Son nom, « de Navarre», y fait évidemment penser. (je n’ai pas trouvé » le lien avec Henri IV).
Le site : http://protestantsbretons.fr/lessentiel/le-temps-des-huguenots-bretons/
nous apprend que Quintin a été un fief protestant au XVIIème siècle. Il y aurait eu un lieu de prêche à Plémy et à L’Hermitage. La dissidence, menée par la Moussaye, semble n’avoir duré qu’une cinquantaine d’années et ne toucha que quelques familles nobles de la région. (un registre d’état civil protestant de Quintin est consultable sur le site des Archives 22)
B. Jollivet (1854) affirme qu’il y aurait eu un cimetière des Huguenots à Ploeuc qui fut cédé au seigneur de la Rivière.
Quant à François de Navarre, il serait fils de Pierre de Navarre et Jeanne de Suasse.
Les Suasse, issus d’un capitaine espagnol envoyé par ses souverains au secours de la duchesse Anne de Bretagne, se seraient fixés au pays de Quintin. Leurs armes, bien caractéristiques de leur origine ibérique, se voient encore sur des tombes de l’église, au Vieux-Bourg de Quintin. (info-Bretagne – St Gelven)
. On sait qu’après la signature de l’Edit de Nantes (1598), les protestants n’étaient que tolérés. Le curé avait donc baptisé les enfants « de Navarre » car il espérait les ramener dans le droit chemin. Pari gagné puisque ces demoiselles se marient toutes dans l’église de Gausson.
Il semble que François de Navarre ait, lui aussi, abjuré puisqu’il est enterré le 23 juin 1675, « muni des sacrements de pénitence » tout comme Louise Salmon devenue « dame de la Gaubichais » sur son acte de décès le 25/1/1684.

  • B. Jollivet : Les Cotes-du-Nord, histoire et géographie de toutes les villes et communes du département (, Volume 1)
    Arbre généalogique d’Yves Castel (généanet)
    Archives 22 ! http://sallevirtuelle.cotesdarmor.fr
Françoise, fille naturelle de Louise Salmon, adnouée à Escuyer François de Navarre, sieur de la Gaubichaye...

Françoise, fille naturelle de Louise Salmon, adnouée à Escuyer François de Navarre, sieur de la Gaubichaye...

commentaires

Ludovic Anne Duportal

Publié le 18 Avril 2013 par Michèle Harzo

Ludovic Anne Duportal

Les archives municipales de Saint-Brieuc viennent de mettre en ligne le fonds Ludovic Anne-Duportal qui recense les noms de famille de cette ville avant la Révolution. http://www.archinoe.fr/console/ir_seriel.php?id=22&p=duportal

Monsieur Duportal est bien connu des Gaussonnais (âgés).

Bien que vivant dans sa maison à Saint-Brieuc, il venait régulièrement à Gausson où il possédait plusieurs fermes, au Haut Quétel et à la Ville es Roullé. Ma grand-mère, qui était locataire d’une partie de sa maison (le « Château »), l’appelait «Monsieu» (prononcer mon-sieu) et en parlait toujours avec beaucoup de respect. Quand il venait chasser, elle faisait cuire quelques galettes qu’il dégustait avec sa bonne, Marie. Chaque année, les fermiers venaient payer leur bail, il les recevait dans le salon de la maison. Nous n’avions pas le droit d’y pénétrer mais il nous est arrivé d’enfreindre l’interdiction quelques minutes pour frissonner devant l’imposante tête de sanglier qui trônait au-dessus de la cheminée.
Voulant connaître le lien qui le rattachait à Gausson, je me suis penchée sur son arbre généalogique.

Ludovic Anne-Duportal, né le 10/1/1879 à Hédé (35) est fils d’Alfred et de Marie-Thèrèse Boscher des Ardillets. (ils se marient le 1/10/1878 à St Brieuc).

Marie-Thérèse est fille de Louis-Yves Boscher des Ardillets. Celui-ci est né Boscher (tout court) à Plouguenast le 14/9/1819, sans doute aux Ardillets qui est le nom d’un hameau. Il ne devient Boscher…. des Ardillets qu’à son mariage, le 11/5/1846 à St Brieuc.

Elle est la petite-fille de Marie-Louise Marjot (née à Moncontour le 23 fructidor an 7) et enfin arrière-petite-fille de Louis-François Marjot, commissaire du Directoire exécutif du canton de Plémy (né le 11/1/1756 au Haut Quétel en Gausson). C’est lui qui fera l’inventaire des Biens Nationaux, confisqués à l’église et aux nobles exilés, pendant la Révolution. Il en acquerra plusieurs.

Il semble que ses ancêtres (tous du Haut Quétel) aient gagné quelque argent dans le commerce de la toile. En remontant plus loin dans le temps, on voit apparaître des «Roullé» dans la lignée Marjot. Aux Archives de St Brieuc, on peut lire l’aveu de Noble Homme, Pierre Roullé, sieur du Questel, possesseur de la maison noble du Questel avec les dépendances, à la suite, 18 pièces de terre. rentes féodales le tout provenant de la succession de Noble Henry Roullé, sieur du dit lieu de Questel,

à cause desquelles choses, il est dû à la Seigneurie .....(26/6/1583).

Précision : Ludovic Anne-Duportal est à gauche sur la photo.

Ludovic Anne Duportal
commentaires

Ecole publique de Gausson, 1947, nouvelle photo de classe

Publié le 11 Avril 2013 par Michèle Harzo

Ecole publique de Gausson, 1947, nouvelle photo de classe

J'ai rencontré Mme Larvor. Elle a été institutrice à Gausson avec son mari, entre 1945 et 1950. Elle a 92 ans, toujours alerte et passionnée de généalogie et de scrabble.

Elle m'a confié une nouvelle photo de classe, l'année 1946-47. Elle ne se souvient pas des noms de tous les enfants. Vous pouvez me les transmettre à :

michele.harzo@orange.fr

commentaires

1891, demande de matériel scolaire : 8 ou 10 fusils

Publié le 8 Avril 2013 par Michèle Harzo

1891, demande de matériel scolaire : 8 ou 10 fusils

En septembre 1891, l’école de garçons de Gausson est laïcisée. Le 25 octobre, la municipalité demande alors, au Ministre de l’Instruction publique, d’équiper l’école en matériel. Il faut : des appareils pour la gymnastique et les exercices militaires (8 à 10 fusils), des livres pour la bibliothèque scolaire qui en est presque "dénuée", une carte de France, un tableau de système métrique. Cette demande sera répétée de nombreuses fois, la commune n’ayant pas les moyens de faire ces achats !

8 à 10 fusils ! Etonnant comme matériel scolaire ! L’explication nous est donnée dans le livre « Tu seras soldat » d’Ana et Michel Sohier (musée rural de l’éducation dans les Côtes d’Armor)(en prêt en ce moment à la bibliothèque).

Après la guerre de 1870 contre la Prusse, on prend conscience que le manque d’instruction des conscrits est une des principales causes de la défaite : non-compréhension des ordres, incapacité à lire une carte, à se repérer. Les Républicains, qui arrivent au pouvoir en 1879, instaurent une politique scolaire très dynamique : une école publique, laïque, gratuite et obligatoire, l’enseignement de l’histoire, la géographie, l’instruction civique en plus des matières traditionnelles (français et calcul) et un enseignement gymnastique et …militaire.
Le but est de faire de chaque petit français un bon citoyen, prêt à se battre pour défendre la Patri
e.
L’enseignement de la gymnastique devient obligatoire en 1880 (loi Georges), celui des exercices militaires en 1882. Mais les petites communes n’ont pas les moyens de doter leur école de portique, d’agrès et de fusils. Il semble que Gausson n’ait jamais reçu l’équipement demandé. Par contre, les exercices de gymnastique ont régulièrement été pratiqués. Certaines personnes, qui ont fréquenté le collège de Ploeuc, se souviennent des « lendits », ces mouvements d’ensemble effectués sur le stade, pour la fête de l’école, jusque dans les années 60/70.

1891, demande de matériel scolaire : 8 ou 10 fusils
1891, demande de matériel scolaire : 8 ou 10 fusils
commentaires

Une épidémie à Gausson : 48 morts en un mois!

Publié le 2 Avril 2013 par Michèle Harzo

En 1792, le maire écrit, dans une enquête sur les causes de la misère : « les épidémies font des ravages terribles à Gausson ».
L’étude des relevés des décès montre, en effet, que notre commune est touchée, tous les 5 ou 6 ans, par des épidémies (la peste, la dysenterie, le typhus….) qui déciment les plus fragiles, les enfants.
C’est entre 1739 et 1745 qu’on dénombre le plus de décès : 715 en 6 ans, alors que la moyenne, à cette époque, est 50 à 60 morts par an (10, actuellement). L’année la plus meurtrière est 1741 avec 199 morts. Il faut noter qu'en 1739, il y en avait déjà eu 128, 1740 (120), 1742 (100), 1743 (88), 1744 (80).
Les autres pics sont les années : 1669 (101), 1680 (103), 1686 (124), 1693 (102), 1699 (129), 1717 (106), 1721 (132), 1758/59 (106+101), 1763 (101), 1768 (115), 1773/74 (148+117), 1778/79 (103+120) 1804 (125) 1810 (107).
En 1693, on voit 48 décès en un mois (entre le 8 octobre et le 7 novembre).Ce sont presque tous des enfants. Le mardi 27 octobre, on enterre 9 morts (ils sont tous inscrits dans un seul acte), les jours suivants, ce sont 2 à 3 corps qu’on emmène quotidiennement au cimetière.S'agissait-il d'une épidémie ou d'une famine? Le prêtre n'indique pas la cause des décès. L’été 1693 a été très pluvieux. Le site " http://angeneasn.free.fr/epidemies.htm " avance le chiffre d'1,4 millions de morts en France, cette année-là.(actuellement une moyenne d'environ 500 000 décès par an)

pour info : j'ai photographié le registre de 1693 (il était en lacune sur le site des archives 22), les personnes qui désirent la copie d'un acte peuvent me contacter (adresse à la dernière page du blog)

Une épidémie à Gausson : 48 morts en un mois!

transcription de l'acte :

Pierre Le Hot fils de Pierre du Feutel a été ensépulturé au cimetière et Marc Flageul fils de Pierre de Bossiguel, François Jouny, fils de François de Caupé, Isabeau Rault, fille de Jacques Rault de Cargo, un nommé "la Puce" âgé de 10 ans, Joseph Reboux, âgé de 4 ans, fils de Guillaume du Vaucorbin, Michel Ruello, fils de François, gendre de la Brette du Chauchix, âgé d'environ 13 mois, François Caro,fils de Pierre de Caupé, âgé d'environ 3 ans, Allain Caro, âgé d'environ 4 ans, fils de Jan, fileur des toupes (d'étoupe = corde de chanvre) du Frêne, ont été ensépulturés au cimetière de l'église, le vingt-sept octobre 1693.
signé : Yves Ruellan, curé de Gausson

commentaires

Vous caosez-ti "gallo"?

Publié le 25 Mars 2013 par Michèle Harzo

J’m’en r’viens d’ la conférence su le gallo à Loudia.
La « coueffe » a fait tout son discours en français. (ouf !) Vailà c’que j’ons apprins. (je résume)
Le terme gallo est un terme que l’on retrouve dans des textes anciens.
Exemples : 1390 : « Jehann du Fou, receveur en Bretaigne Gallou »
1443 : (..) receveur en basse Bretaigne et (..) receveur en Bretaigne Gallo (1443)


En 1539 (ordonnance de Villers-Cotterêts) François 1er, fait du « francien » (langue de la Cour) la langue des actes juridiques.Les langues régionales sont minorées, on va alors les qualifier de patois (terme méprisant).Ce n’est qu’à la fin du 20ème siècle qu’on va commencer à leur redonner leurs lettres de noblesse… mais peut-être est-il trop tard ?


Le gallo vient du :
- latin : exemples : cheir = tomber (cadere) , subier = siffler (subilare) dam ver ->véridique,
- gaulois : les gappas, vient-en ô câté mè (cantre)
- breton : un pillotou->pilhaouer, un daobon
Il a une spécificité :
- phonétique : eau -> iao, (biao) gue -> dje (djetter)
- lexicale : hucher (crier), astour (maintenant), badie (cerise), bouiner (traîner)
- grammaticale : un pourcet , des pourciaux (singulier-pluriel), il est l’vé (é bref), ol est l’vée (éille) (masculin-féminin), l’usage courant du passé-simple (en i) (j’ouvris, j’tombis)
Donc le gallo et une langue.


Pour terminer une petite devinette que j’ai vue dans la salle :
Ol est au ciel mais Dieu n’en a point
Les filles en ont 2 mais les femmes n’en ont point
Saint Louis en a d’vant et Saint Paul en a derrère
Et y’en a ieune dans le mitan de la tchulotte du recteur
Qui suis-je?


(Réponse : la lettre « L »)

Vous trouverez, à la fin du livre "Gausson..au fil du temps.., 2 contes en gallo : la faire de Lamballe et la ribotée (textes écrits par l'abbé Raulic de Gausson)

commentaires

Le plus ancien acte d'état civil de Gausson

Publié le 17 Mars 2013 par Michèle Harzo

Le plus ancien acte d'état civil de Gausson

Le registre d’état civil le plus ancien à Gausson date de 1619. (sous Louis XIII). C’est un registre de baptême. Les premiers registres de mariages et de sépultures datent de 1651. Les précédents ont sans doute été détruits… par le temps, l’humidité ou les souris…
A Ploeuc, on remonte jusqu’en 1613, à Plouguenast, 1628, Uzel 1639, La Motte 1640 et Plémy, 1648.
On peut lire dans ce premier acte :
Mathurin, fils légitime de Guillaume Haméon et de sa compaigne de la Motte Gargajean(?) a été baptisé dans l’église de Gausson par Missire Henry Haméon, le 19ème jour de mars 1619, fut son parrain, Mathurin Boeuret, sa marraine, Guillemette Grimet en présence de Mathurin Martin
Amusant de voir que le premier baptisé est un Haméon et que le prêtre s’appelle aussi Haméon.
On comprend mieux la formule rituelle gaussonnaise:
« Il y en a pour tous les Haméon de Gausson »
On trouve encore des « Haméon » dans les actes suivants :
- Julienne, fille de Jean Georgelin et de sa compaigne, parrain Olivier Carro, marraine, Julienne Chauvel, le 23 mars
- (dans la marge) un fils de Mathurin Lenormand, parrain, Jean Roullé, marraine, Françoise Haméon
- Gilles, fils de Mathurin Roullé et de Françoise Despoulains, le 1er avril, parrain, Gilles Haméon, marraine, Françoise Beaujouan
- Jeanne, fille de Michel Raoult et d’Olive le Faucheur, le second d’avril, parrain, Gilles Sorre, marraine, Jeanne Morin en présence d’Isabeau Despoulains
- Mathurin, fils de Guion Raoult et de Jeanne Radenac, le 7 avril, parrain Yves Cadin, marraine, Mathurine Radenac en présence de Missire
Alain Rault. (à noter : les belles signatures pour cette époque)
Comme on le voit, le prêtre « oublie » parfois de noter le nom de la mère … Il écrit le nom du père et … « de sa compaigne » jusque dans les années 1650. Le terme « sa femme » apparaît alors. Par contre, si l’enfant décède, il n’est fils (ou fille) que de son père !

Le plus ancien acte d'état civil de Gausson
commentaires
<< < 10 20 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 > >>